Philippe Fabry
Bref point sur l'Iran
A la mi-janvier, j'avais publié une petite analyse sur l'évolution de la situation en Iran après la mort de Soleimani et surtout le scandale de l'avion civil abattu au décollage de Téhéran par la DCA iranienne, dans laquelle je m'interrogeais sur la profondeur du discrédit du régime iranien et ce que cela pourrait avoir comme conséquences pour sa stabilité.
Quelques jours plus tard, déjà, les rappels à l'ordre de Khamenei, qui ne cédait pas un pouce de terrain politique et tançait indirectement le discours réformiste de Rouhani donnait le ton : les durs du régime sont toujours là et tiennent bon.
Le résultat des élections vient à la fois confirmer et préciser ce premier élément d'information : le scrutin a donné à voir une victoire nette des conservateurs dans les urnes, mais avec une participation faible en dépit des souhaits du régime, ce qui permet vraisemblablement une double conclusion : le régime a bel et bien subi une lourde perte de légitimité interne après les événements sus-mentionnés, mais la domination des durs demeure et est appuyée sur un noyau populaire solide.
Le régime tiendra donc encore un moment, sauf à ce que le coronavirus n'emporte soudainement une partie des élites dirigeantes, au sein desquelles il semble circuler rapidement, dont le Guide Suprême, qui vu son âge et ses soucis de santé a le profil typique de la victime mortelle du COVID-19.