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  • Photo du rédacteurPhilippe Fabry

L'armée turque bientôt en Libye ?

Dernière mise à jour : 17 déc. 2019

Il y a un an et demi, je publiais un article consacré aux ambitions irrédentistes d'Erdogan.


J'y évoquais ses revendications en mer Egée, contre la Grèce, et, rappelant son discours du 13 février 2018 suivant : « Ceux qui pensent que nous avons effacé de nos cœurs les terres dont, il y a cent ans, nous nous sommes retirés en larmes, ont tort, a lancé Recep Erdogan devant son parti, l’AKP. Nous disons à chaque occasion que la Syrie, l’Irak et d’autres endroits de la carte de nos cœurs ne sont pas différents de notre propre patrie. Partout où l’appel à la prière est entendu, nous luttons pour qu’un drapeau étranger ne soit pas brandi. Les choses que nous avons faites jusqu’ici ne sont rien en comparaison des attaques encore plus grandes que nous prévoyons dans les prochains jours. » je produisais cette carte :


























L'Empire ottoman en 1912 en bleu clair, la Turquie d'aujourd'hui en bleu foncé. Cela donne une idée des terres dont parle Erdogan.


Je faisais ce commentaire : "Même la mégalomanie d'Erdogan n'envisage vraisemblablement pas, à l'heure actuelle, de reprendre la Libye, mais les îles de l'est de l'Egée, aujourd'hui territoire grec, peuvent lui sembler un bon objet d'irrédentisme "


Commentaire peu inspiré en sa première moitié puisque de fait, si invraisemblable que cela paraisse, la Turquie semble aujourd'hui sur le point d'envoyer une force de réaction rapide en Libye pour empêcher le général Haftar de s'emparer de la totalité du pays - Haftar qui est d'ailleurs soutenu par des troupes mercenaires, et peut-être aussi régulières, russes, ce qui fera un nouveau point de friction avec Poutine après la Syrie.


Et Erdogan semble tenter de faire d'une pierre deux coups en utilisant ce prétexte libyen pour faire avancer simultanément ses prétentions maritimes contre la Grèce, avec un accord de délimitation violant manifestement l'espace de cette dernière.


Dans le même temps, la Turquie montre ses muscles à Chypre.


Erdogan cherche également à accroître son emprise sur les musulmans des Balkans.


En bref, après le grignotage du nord de la Syrie, dans lequel Erdogan a réussi à s'emparer de 30% des terres escomptées avant d'être bloqué par Poutine appuyant Assad, le Turc poursuit ses ambitions de restauration ottomane ailleurs.

Il suffit de regarder la carte ci-dessus pour avoir une idée des zones visées par Erdogan, et ignorer les limites que la vraisemblance peuvent poser à notre imagination puisque, visiblement, c'est à tort.


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